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Aéroport de Quimper : Les socialistes abandonnent la Cornouaille
12 mai 2023
Aéroport de Quimper : Les socialistes abandonnent la Cornouaille
Suite aux déclarations de Loïg Chesnais-Girard, le Président du conseil régional de Bretagne, tenues lors de sa visite à Quimper, ce jeudi, annonçant la fin du soutien de la Région à la ligne aérienne Quimper/Paris-Orly, le sénateur du Finistère Michel Canévet (Union centriste) lui répond.
« Après les propos déjà très alarmistes qu’il avait tenus en janvier dernier, le Président de la Région Bretagne, Loïg Chesnais-Girard, vient d’annoncer, en catimini, lors d’une visite dans deux lycées quimpérois, que la région se désengagera du financement de l’obligation de service public (OSP) dès le mois de novembre prochain, signant par la même la fin de la ligne Quimper/Paris-Orly et, par la suite, l’arrêt de toute activité à l’aéroport.
Au-delà de la forme, plus que surprenante pour ne pas dire désinvolte, de cette annonce, ce sont surtout les raisons de ce désengagement qui interpellent.
Rappelons tout d’abord qu’en février 2019, la Préfète de la région Bretagne et le Président du Conseil régional de Bretagne avaient signé, en présence du Premier ministre, le Pacte d’accessibilité et de mobilité pour la Bretagne, qui stipule que « l’État et la Région valident le principe d’une OSP pour la liaison Quimper-Paris Orly ». Conformément à cet engagement, une convention de délégation de service public ad hoc avait été signée le 25 novembre 2019, pour une durée de 4 ans. Mais, dès mars 2020, la crise sanitaire a profondément bouleversé le fonctionnement de la ligne Quimper/Paris-Orly (majoritairement utilisée par les entreprises) et les difficultés liées au contexte n’ont pas permis de retrouver, depuis cette date, des fréquences journalières nécessaires à sa rentabilité. Contrairement à ce qui est dit, le coût pour le conseil régional n’est pas de 4 millions mais moins à sa charge (1,5 Million) car l’État participe également. N’oublions pas que la région met 10 millions pour les TGV arrivent à la pointe de la Bretagne.
Je reconnais que la situation est toujours complexe, mais Loïg Chesnais-Girard vient de passer par pertes et profits les efforts de tous ceux qui se battent depuis des mois pour maintenir cette liaison permettant d’assurer le désenclavement de la pointe bretonne. Un désenclavement que ni le réseau routier, avec des engorgements fréquents sur la voie express, notamment à Lorient, ni par voie ferroviaire, avec des lignes en nombre souvent insuffisant ou des horaires inadaptés, -même en réservant deux semaines à l’avance il est difficile de trouver une place-, ne favorisent. Cette ligne aérienne reste donc aujourd’hui un outil important et complémentaire de développement économique et touristique qui relie notre territoire à l’ensemble du territoire national, à l’Europe et au monde.
C’est pourquoi, avec plusieurs de mes collègues parlementaires et le Président de la CCIMBO, Jean-François Garrec, nous nous sommes mobilisés pour que cette OSP soit maintenue deux ans, compte tenu du contexte exceptionnel de ces dernières années. Suite à nos demandes, l’État n’exclut d’ailleurs pas d’y participer. Que fait la région pour la Cornouaille ? Que l’on soit clair : il ne s’agit pas de maintenir artificiellement et éternellement cette ligne, mais d’évaluer dans des conditions « normales » et en toute objectivité sa fréquentation, son attractivité, les compléments d’activités actuellement à l’étude à la CCI et, alors seulement, l’on pourra parler de décider du maintien de cette ligne.
Les conséquences de la décision de la région sont dramatiques en termes d’aménagement du territoire : moins de capacités de désenclavement, moins d’attractivité pour maintenir les sièges de décisions en Cornouaille, un risque de fermeture des activités annexes à l’aéroport et, à l’avenir, l’incapacité de s’adapter aux évolutions technologiques de l’aérien décarboné. Car l’enjeu est bien celui du désenclavement de la pointe de Bretagne, tant économique que touristique.