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Tourisme : on ralentit et on se parle

14 avril 2018

QUIMPER

La fédération finistérienne des offices de tourisme (24 structures) a invité, la semaine passée, lors de son assemblée générale à Quimper, le géographe Luc Mazuel à dessiner le paysage de l’office de tourisme de demain.

mctourisme

« Il y a une révolution en cours », a expliqué le maître de conférence, Luc Mazuel. « La demande des visiteurs est en plein changement. Le challenge pour les offices est de devenir des médiateurs du local car le contact humain redevient une valeur forte. Le problème est que les personnels ont le nez dans le guidon face à la pression financière, aux exigences des élus. Il y a un manque de temps pour penser l’avenir, proposer du sur-mesure pour répondre aux attentes. Les offices devront pourtant réfléchir à ce qui est leur compétence irremplaçable, l’ingénierie touristique locale, pour proposer une mise en scène d’un territoire ».

Vers le « slow tourisme »
« La demande va aussi vers le  » slow tourisme « , c’est-à-dire une demande basée non plus sur une consommation effrénée mais sur la qualité du territoire et de la relation humaine. Les offices doivent être là pour créer ce lien. En France, ce sont les espaces ruraux qui n’avaient pas d’alternatives qui ont le plus avancé dans ce domaine. Des régions ont aussi été boostées par le récent remue-ménage territorial. C’est le cas de l’Occitanie. C’est un peu plus compliqué pour les territoires comme la Bretagne qui sont restés plus figés ».

L’exemple quimpérois
L’intervention du maire de Quimper a illustré les dynamiques en cours. Plusieurs signaux sont au vert dans la capitale de la Cornouaille. Dont la montée en puissance de l’office de tourisme de Quimper devenu le deuxième en Bretagne avec 300.000 visiteurs par an depuis son implantation dans le centre-ville. Ludovic Jolivet a aussi présenté deux initiatives innovantes. La Maison des conducteurs (dans l’ancien office) sera ouverte pour accueillir les autocaristes « qui sont aussi des prescripteurs de destinations » (salles de restauration, de repos, pour l’entretien et le nettoyage des cars). Par ailleurs une conciergerie (espace bagage, bébé, toilettes…) ouvrira dans le centre-ville, près de l’office avec un personnel dédié. Le service aux visiteurs s’enrichit ainsi concrètement, au-delà de la simple promotion touristique.

Texte et photo Ronan Larvol « Le Télégramme »