16 novembre 2015

Paris, le 16 novembre 2015
N°15.020
Attentats de Paris et réunion du Congrès à Versailles :
Le sénateur Michel Canévet réagit
Les évènements horribles, lâches et abjects qui ont eu lieu à Paris, vendredi soir, font entrer notre pays dans une nouvelle ère, celle du terrorisme aveugle. Comme tous les français, j’ai été meurtri par l’ignominie et la barbarie de ces actes. Mais la peur, légitime, et la colère, compréhensible, ne doivent pas faire oublier pourquoi nous avons été visés.
La France, avec ses valeurs et ses convictions profondes, basées sur la tolérance, l’ouverture et le respect des Droits de l’Homme, cristallise tout ce que nos ennemis haïssent, eux qui tiennent la vie pour quantité négligeable. En assassinant des citoyens anonymes qui profitaient d’un concert, d’une soirée entre amis à la terrasse d’un café, c’est bien notre style de vie qu’ils ont visé.
La réaction des français ce week-end l’a démontré : il ne faut pas céder à la crainte ni à l’envie de vengeance.
Pour autant, nous ne pouvons pas rester inactifs. En réunissant le Congrès pour prononcer son discours devant l’ensemble des représentants et élus du peuple, le Président de la République a voulu donner une solennité qui sied à la gravité du moment.
Je retiendrai notamment l’action positive et la mobilisation des forces internationales et européennes, à travers le Conseil de Sécurité de l’ONU et la rencontre annoncée avec les Présidents Obama et Poutine, ainsi que l’appel à l’aide et à l’assistance des autres pays membres dans le cadre de l’article 42-7 du traité de l’Union Européenne.
Au niveau national enfin, le contrôle renforcé aux frontières, l’état d’urgence maintenu pour trois mois, les perquisitions administratives répondent à une situation d’urgence, mais le Président a également souhaité une révision des articles 16 et 36 de la Constitution pour être plus réactifs. Enfin, sous réserve du respect de nos règles démocratiques, les expulsions, la déchéance de nationalité ou l’interdiction de retour en France d’un « binational » pourront être mises en œuvre. Quant aux moyens humains, ils devraient être renforcés avec la création de 8.500 postes nouveaux dans la Justice et la Sécurité.
C’est en ces moments tragiques de la vie de notre pays que notre devise, Liberté, Egalité, Fraternité prend tout son sens. L’heure est aujourd’hui à l’Union nationale et j’espère que l’ensemble des dispositions et propositions annoncées seront très rapidement suivies d’effets. Les français ne comprendraient pas qu’il en soit autrement.
N’oublions pas non plus qu’au Moyen-Orient, ce que nous avons vécu ce week-end, des populations le vivent tous les jours, ce qui explique leur volonté de quitter leur pays.
Nous aurons, nous parlementaires, un rôle primordial à jouer. Face à des ennemis qui n’ont d’autres buts que de nous déstabiliser, de fouler aux pieds nos principes démocratiques, la tentation serait grande de leur répondre avec les mêmes armes. C’est pourquoi tout doit être fait pour éradiquer ces ennemis de la démocratie, avec fermeté et efficacité.
Nous, parlementaires, soutiendrons les initiatives qui iront dans ce sens, mais sans dénaturer notre ADN démocratique car alors, ce seraient nos ennemis qui auraient gagné.
Michel CANÉVET